Mines de Roche-la-Molière, vue du puits de Sagnat (Loire), 1926.

Rail et charbon : un siècle de collaboration

2020 - Histoire du rail
Mines de Roche-la-Molière, vue du puits de Sagnat (Loire), 1926.

 

Projet de règlement général pour l’embranchement des mines de Carvin à la ligne des chemins de fer du Nord (18 mai-17 juin 1865).

 

C’est en 1827, dans le bassin minier de Saint-Étienne (Loire), que la première ligne de chemin de fer est construite en France.
D’une longueur d’environ 20 km, cet axe ferroviaire est créé pour acheminer le charbon extrait des mines du Forez jusqu’au port d’Andrézieux où passe la Loire. La rapidité et l’efficacité de ce nouveau type de transport, jusqu’alors expérimental, conquièrent le patronat minier ainsi que les pouvoirs publics qui y voient un moyen d’étendre la commercialisation du charbon.

 

 

 

Dans les bassins miniers du Nord et du Pas-de-Calais, grands producteurs houillers, l’idée d’utiliser les locomotives devient alors une nécessité voire un enjeu économique. Dans un premier temps, les compagnies minières équipent leurs propres concessions de voies ferrées et tracent les premiers tronçons ferroviaires, comme la Compagnie minière d’Anzin qui décide de relier Saint-Waast à Denain en 1838. Par la suite, la loi de 1842 et les lois Freycinet (1865 et 1880) permettent de développer les voies ferrées d’intérêt local et national. La Compagnie du chemin de fer du Nord, en tire profit - sous le contrôle du ministère des Travaux publics - pour créer de nouvelles voies.

Carte du réseau houiller des bassins du Nord et du Pas-de-Calais (1920-1926).

 

Relevé des trains dédiés aux transports des mineurs avec l’indication de leur durée totale de parcours (23 juin 1921).

Les compagnies minières voient dans ce développement ferré l’opportunité de mettre en place une nouvelle route commerciale : le réseau houiller. Des partenariats sont donc tissés entre la Compagnie du chemin de fer du Nord et les différentes compagnies minières qui, par convention, raccordent leurs voies respectives et conviennent d’un prix de transport pour convoyer le précieux combustible ainsi que les mineurs. En effet, au plus fort de la production, les compagnies minières ont besoin de recruter des ouvriers qui habitent parfois loin des fosses. La Compagnie du chemin de fer du Nord est donc chargée d’ouvrir des lignes spéciales et de mettre à disposition des trains pour transporter la main d’œuvre vers les puits d’extraction.

Ainsi, en 1880, la Société des mines de Lens disposait de 43 kilomètres de lignes de chemins de fer (avec les voies de services), 8 locomotives, 360 wagons à houilles et 3 voitures spécialement dédiées au transport d’environ 180 mineurs des villages alentours.

Vue aérienne du terril n°19 de Lens (Pas-de-Calais) avec un train transportant de la houille en premier plan, 1965.

 

Les documents présentés proviennent des fonds de la Compagnie du chemin de fer du Nord, des Compagnies des mines de Carvin et d’Ostricourt et de la photothèque du service communication de Charbonnages de France.

Ces archives permettent de retracer les débuts du réseau ferroviaire houiller et son évolution tout au long des XIXe et XXe siècles.

 

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