En visite à Londres pour l’exposition universelle de 1851, Louis Hachette (1800-1864) découvre un tout nouveau genre de commercialisation du livre : les kiosques en gare créés par William Henry Smith.

Séduit, Louis Hachette décide de transposer l’idée en France à travers une « Bibliothèque des chemins de fer ». Son objectif est de distraire les voyageurs durant les longs trajets en leur proposant des livres qui seront leur « compagnon de route ». Pour réaliser ce projet, la société Hachette et Cie doit convaincre les compagnies de chemin de fer des avantages qu’elles pourraient obtenir grâce à ce partenariat. Deux arguments sont exposés dans une « note sur la publication de la Bibliothèque des chemins de fer » : le droit à une part des bénéfices des ventes et des emplois pour « les femmes des employés inférieurs » ou pour « les ouvriers hors service dans chaque administration ».

Convaincue, la Compagnie du chemin de fer du Nord est la première à répondre favorablement en signant un accord avec Hachette le 25 mai 1852. Les contrats vont ensuite se multiplier : la maison d’édition obtient le droit exclusif d’installer des bibliothèques dans les gares du réseau. Son succès lui permet également de vendre un vaste panel de lecture : des guides de voyage, des livres instructifs ou romanesques édités dans un petit format ainsi que des journaux, des objets, des confiseries.

Bien que le nom ait changé, ces petites librairies de gares sont toujours actives de nos jours et permettent encore à de nombreux voyageurs de se distraire dans le train.