Vache, la passion est dans le pré

2021 - Agriculture

2021 est l'année de l'agriculture aux Archives nationales du monde du travail.
Façonner la terre, domestiquer et élever les animaux, faire progresser les techniques et les outils : l’agriculture recouvre des réalités multiples. Du paysan travaillant dans les rizières d’Indochine aux syndicalistes de Massey-Ferguson, en passant par les sucreries du nord de la France ou le gigantisme des paysages américains, cette diversité des mondes agricoles aux XIXe et XXe siècles est richement documentée et illustrée dans les fonds des ANMT.
Chaque mois, nous vous faisons réfléchir, rêver ou voyager autour de cette thématique à partir de documents inédits.

 

Troupeau de Pies rouges des Plaines dans son pré : photographie, France (?), sans date.

 

Troupeau de Charolaises dans un pré : photographie, France (?), sans date.
Troupeau de vaches dans un pré : photographie, France (?), sans date.

Du bestiaire des livres pour les plus jeunes aux films et publicités, la vache est un sympathique personnage récurrent de la culture française.

Il est vrai que cette vedette incontestée du salon international de l’agriculture de Paris (une vache égérie est associée à chaque édition depuis 2011) est un bovidé familier du paysage agricole français et l’emblème des campagnes.

 

Les races bovines

Troupeau de Salers : photographie, Cantal, sans date.

La France possède le cheptel bovin le plus important d'Europe, avec pas moins de vingt-cinq races, constituant ainsi un véritable patrimoine : Abondance, Aubrac, Bazadaise, Blanc Bleu, Bleue du Nord, Blonde d'Aquitaine, Bretonne Pie Noire, Brune, Camarguaise, Charolaise, Corse, Gasconne, Jersiaise, Limousine, Montbéliarde, Normande, Parthenaise, Pie Rouge des Plaines, Prim' Holstein, Rouge des Prés, Rouge Flamande, Salers, Simmental Française, Tarentaise, Vosgienne. Cette diversité s’explique grandement par la géographie de notre territoire (nature des sols, climats…).

À titre de comparaison, nos voisins belges et allemands comptent 4 races différentes, les Italiens et les Britanniques, une dizaine.

Ces vingt-cinq races sont réparties en trois types :
•    Les races à viande (ou races allaitantes), spécialisées dans la production de viande. Ce type de race se compose de trois familles : les traditionnelles (Charolaise, Limousine, Blonde d'Aquitaine, Rouge des prés...), les régionales (Blanc Bleu, Parthenaise) et les rustiques (Salers, Gasconne, Aubrac...).
•    Les races laitières, élevées pour la production de lait : Hosltein, Prim'Holstein, Bretonne pie noire, Jersiaise....
•    Les races mixtes, aussi réputées pour leur lait que pour leur viande : Normande, Montbéliarde, Abondance, Tarentaise, Simmental...

La Charolaise, au patrimoine mondial de l’Unesco ?
En 2011, le Pays Charolais-Brionnais  s'est engagé dans un projet d'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco du berceau de la race bovine charolaise, en tant que paysage culturel évolutif vivant.
Après une inscription sur la liste des biens de l’État français en mars 2018, le Pays Charolais-Brionnais a franchi deux des trois grandes étapes qui le mèneront à l’Unesco : la reconnaissance de la valeur universelle exceptionnelle en avril 2019 puis la délimitation du périmètre de la candidature en septembre 2020.
Pour suivre la candidature : https://www.charolais-brionnais.fr/notre-candidature.html

Charolaise et son veau dans un pré : photographie, sans lieu ni date.

 

 

Les filières bovines

La filière « lait »
Traite d'une vache factice (?) : photographie, sans lieu ni date.


Avec environ 3,7 millions de vaches laitières et 62 000 exploitations laitières qui produisent près de 25 millions de tonnes de lait chaque année, la France est le 2e producteur européen de lait de vache, derrière l’Allemagne. La filière connaît des difficultés structurelles et conjoncturelles en raison de la fin des quotas laitiers et de la volatilité des prix.
Les exploitations de vaches laitières sont situées en majorité dans ce qu’on appelle le « croissant laitier », des Pays-de-Loire au Massif Central, en passant par la Bretagne, la Normandie, le Nord et les plaines de l’Est.

 

Carte postale du Salon de l'Agriculture représentant une Bleue du Nord, sans date.

La Bleue du Nord, une race rustique, robuste et résistante aux conditions climatiques.
Avec sa robe blanche tachetée de bleu, gris ou noir, la Bleue du Nord fut la star du salon de l’agriculture 2019. C'est une race dite mixte, produisant aussi bien du lait que de la viande.
Cette race historique du Hainaut français et belge a failli disparaître. En 1910, le cheptel comptait 500 000 têtes. Décimée par les deux guerres mondiales, la race ne comportait plus que 2 500 individus dans les années 60. Ayant fait l'objet d'un plan de préservation depuis la fin des années 1990, son nombre s’est accru puis stabilisé autour de 3600 à partir des années 2010.
Cette vache caractéristique du département du Nord a trouvé une place de choix au sein du parc naturel régional de l'Avesnois.

 

La filière « viande »
Publicité pour de la viande de bœuf : photographie, sans lieu ni date.


La France est le 1er pays européen producteur de viande bovine devant l’Allemagne et l’Italie. La filière bovine regroupe environ 210 000 exploitations détenant 19 millions de bovins. La production couvre 93 % de la consommation intérieure.
Confrontée à de nombreux défis, la filière doit s’adapter en permanence à la volatilité des marchés et aux multiples aléas climatiques et sanitaires, mais aussi à l’évolution de la consommation et aux nouvelles attentes des consommateurs en matière de nutrition, de santé et d’environnement.

 

Deux vaches factices (?) dans une étable : photographie, sans lieu ni date.
Taurillons Holstein et Pie rouge à la mangeoire : photographie, sans lieu ni date.

L’écornage, une pratique contestée

L’écornage consiste à couper complètement ou partiellement les cornes d’un animal. Il est très pratiqué sur les vaches, notamment celles en stabulation. Cette pratique est contestée car jugée douloureuse pour les animaux et susceptible d’induire un stress important .

 

L’art d’être vache

Cet animal, qui inspire la sympathie de tous, est partout : dans la mythologie, l’imagerie religieuse, l’art et aussi dans les rayons de nos magasins alimentaires. Tour d’horizon…

Vache dans son pré : photographie, France (?), sans date.
Ces bonnes vaches aux yeux si doux

Il s’agit des vaches de notre enfance, celles des souvenirs enfantins de vacances à la campagne où l’on donnait des noms à chaque vache rencontrée : Fleurette, Marguerite… ; de goûters aux tartines de La Vache qui rit®, un fromage fondu qui affiche fièrement sur son emballage une vache rouge hilare portant des boucles d’oreille ou de chocolat Milka® qui a starifié la vache de couleur violette.

 
La vache artistique
Une « vach’art » de la « Cow Parade » de Paris, 2006.

La CowParade , ou Vach'Art en français, est une exposition artistique qui se tient de par le monde. Les sculptures de vaches, en fibre de verre, sont réparties le plus souvent dans l’espace urbain : centres-villes, lieux publics, parcs... Livrées blanches, elles sont décorées par les artistes et créateurs locaux.

Une « vach’art » de la « Cow Parade » de Paris, 2006.

Après chaque exposition, qui dure plusieurs mois, les vaches sont vendues aux enchères et les profits donnés à des organisations caritatives.

Une « vach’art » de la « Cow Parade » de Paris, 2006.

Les villes de Paris (2006), Marseille (2007), Bordeaux (2010) et Toulouse (2012) ont accueilli l’évènement. En 2017, la CowParade inaugure un nouveau concept lié au cinéma : « La CowParade fait son cinéma ». Quarante-deux œuvres sont ainsi présentées pendant six mois dans trois villes de festival : Deauville (festival du cinéma américain), Dinard (festival du film britannique) et La Baule-Escoublac (festival cinéma et musique de film). Des artistes et des stars de cinéma ont participé à la création des vaches, vendues ensuite aux enchères au profit de l'association Rêve de cinéma.

 

 

La vache iconique
Porte-clef à l’effigie d’une vache : photographie, sans date.
Tirelire à l’effigie d’une vache, photographie : sans date.

 

La vache est devenu un produit de marketing incontournable ! Elle se décline sous toute forme d’objets ou produits : porte-clés, tirelire, pot à crayons, calendrier, peluche, jeux…

 

 

 

 

À savoir (pour les passionnés)

Troupeau de vaches et agriculteur dans un pré : photographie, France (?), sans date.

•    L'espérance de vie naturelle des vaches est de 20 ans.
•    Les vaches possèdent une vision à 360° et peuvent percevoir toutes les couleurs, sauf le rouge.
•    Les vaches ont un odorat très développé et sont capables de sentir les odeurs dans un rayon de 10 km.
•    Les vaches s'allongent de 5 à 10 fois par jour et peuvent passer jusqu'à 12 heures au repos.
•    Une vache mange de 50 à 100 kg d'herbe et boit l'équivalent d'une baignoire remplie d'eau en une seule journée.
•    Les vaches sont très sociables. Elles sont capables de reconnaître de 50 à 70 de leurs congénères et nouent des liens d'amitié profonds avec les autres membres de leur troupeau.
•    Les vaches meuglent et utilisent différentes postures (à travers la position de leur tête, de leurs membres et de leur queue) et expressions faciales pour communiquer.

 

À l’exception de la carte postale, l’ensemble des documents présentés ici provient des archives de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Le fonds de la FNSEA est exclusivement constitué d’archives photographiques et audiovisuelles du début du XXe siècle aux années 1990. Elles offrent un regard sur les métiers agricoles, les activités et la vie rurale en France et en Europe.

 

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