Paysages et mondes agricoles
L'année 2021 sera pour les Archives nationales du monde du travail celle de l’agriculture.
Façonner la terre, domestiquer et élever les animaux, faire progresser les techniques et les outils : l’agriculture recouvre des réalités multiples. Du paysan travaillant dans les rizières d’Indochine aux syndicalistes de Massey-Ferguson, en passant par les sucreries du nord de la France ou le gigantisme des paysages américains, cette diversité des mondes agricoles aux XIXe et XXe siècles est richement documentée et illustrée dans les fonds des ANMT.
Chaque mois, nous vous faisons réfléchir, rêver ou voyager autour de cette thématique à partir de documents inédits.
Si l’agriculture façonne les paysages, elle s’y adapte aussi. Le type de culture, les installations, les techniques dépendent pour beaucoup du relief, du climat et des traditions agraires des populations qui occupent les lieux.
Façonné par l’homme, le vignoble est l’un des paysages agricoles les plus reconnus et protégés. La particularité des vignes, de leur travail et des traditions qui s’y sont développées a incité l’UNESCO à inscrire onze régions viticoles d’Europe sur la liste du patrimoine mondial. Parmi elles, trois régions françaises : la Bourgogne, la Champagne et Saint-Émilion.
Le paysage bocager ou semi-cloisonné se caractérise par la présence de haies boisées autour de parcelles de prairies et de cultures. Sa création remonte au Moyen-Âge avec les pratiques de déforestation. À partir des XVIIIe – XIXe siècles, les métayers et fermiers locataires ont accentué ce paysage de maillage en utilisant systématiquement les haies comme clôture naturelle pour délimiter les parcelles. Les régions bocagères (Normandie, Avesnois, Vendée) sont des espaces essentiellement tournés vers l’élevage des bovins pour la production du lait et de la viande.
L’agriculture en montagne, avec espaces cultivables dispersés à des altitudes différentes, des climats rudes et l’utilisation limitée de la mécanisation, est souvent symbole de petites exploitations familiales.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (en anglais FAO) a permis au district du Keita (Niger) de nouer un partenariat avec l’Italie pour développer ses techniques agricoles et la productivité de ses sols. Ces arbres sont les premiers plantés sur un sol jadis stérile.
L’agriculture aux États-Unis, en Australie, au Canada et en Russie a dû s’adapter aux grands espaces naturels en développant ses propres techniques de culture et d’élevage. Aux États-Unis, les Grandes Plaines (région médiane allant du nord de l’Alberta au sud du Texas) offrent un vaste territoire de prairies sur lesquelles s’est implanté essentiellement l’élevage des bovins gardés par les cow-boys !
Sources de revenus souvent exclusives de nombreuses populations locales, les rizières en terrasses sont devenues de hauts lieux de fréquentation touristique. Certaines, comme celles des Hani de Honghe (Chine), ont été classées au patrimoine mondial de l’UNESCO.
L’ensemble de ces photographies provient des photothèques des archives de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et de la Fédération internationale des producteurs agricoles (FIPA), respectivement déposées en 2017 et 2019 puis classées en 2020. Le fonds de la FNSEA est exclusivement constitué d’archives photographiques et vidéographiques du début du XXe siècle aux années 1990. Ces documents permettent de découvrir les métiers agricoles, les activités et la vie rurale en France et en Europe. Le fonds de la FIPA (53 ml) est constitué d’archives papier et de reportages photographiques pour les années 1946 à 2015. Cette ancienne organisation représentait 600 millions d’exploitations agricoles familiales établies dans 80 pays. |