Archéologue sur le chantier du vieux chemin de Tournai (Noyelles-Godault, Pas-de-Calais) : photographie, 1963.

Journée d'études - Profession : archéologue ?

2 décembre 2021

Cette journée d’études s'est tenue le 2 décembre 2021 dans l’auditorium des Archives nationales du monde du travail. Elle s'intègre dans la programmation de l'exposition photographique  « Du cœur à l’ouvrage, dans l’intimité du travail des archéologues ». Une publication des actes de la journées est prévue par la revue Les nouvelles de l'archéologie.

L'intégralité des interventions et des échanges est visionnable sur la chaîne YouTube des ANMT :

 

Profession : archéologue ?

La professionnalisation de l’archéologie, qui s’est accélérée à partir des années 1970, a connu sa consécration en France avec la loi de 2001 sur l’archéologie préventive. L’archéologie est donc un métier à la fois ancien, puisque sa pratique compte déjà plus de trois siècles, et très récent puisque sa dernière structuration, en France, remonte à une vingtaine d’années.

 

L’archéologie, ça sert d’abord à faire des fouilles

Bien que cette profession soit considérée avec intérêt par le grand public, elle n’a jusqu’à présent fait l’objet que de peu d’études sous l’angle sociologique, tout au moins en France. Il y a là un paradoxe qui laisse la place à une vision fantasmée, véhiculée par les productions de fiction et même, dans une certaine mesure, par la diffusion de documentaires.

La constitution d’une « chaîne opératoire de l’archéologie préventive », la spécialisation des tâches, la diversité des emplois et des employeurs, ainsi que l’émergence récente d’un secteur privé de l’archéologie au côté d’un pôle public, ne contribuent pas à clarifier le statut de l’archéologue.

Qu’est-ce qu’un archéologue ?

L’appellation d’archéologue n’est pas réglementée. Le vocabulaire courant connaît même des archéologues amateurs, ce qui pourrait passer pour un oxymore dans d’autres professions. En France, le terme d’archéologue n’apparaît pas officiellement dans l’intitulé des postes chez la plupart des employeurs institutionnels.

Pourtant, la plupart des archéologues se reconnaissent dans une communauté, forgée par une formation analogue, des pratiques communes, des rencontres régulières et des collaborations plus ou moins formelles. Ce fait est d’autant plus remarquable que la définition même de l’archéologie est loin de faire l’unanimité.

Dans ce milieu, considéré naguère comme académique, l’irruption des luttes syndicales au cours des années 1980 et 1990, puis des interpellations féministes beaucoup plus récemment, montrent une volonté de s’inscrire dans la société et dans la temporalité, quitte à briser le confortable cocon du microcosme consensuel.

Plutôt qu’une approche méthodologique de l’histoire de la discipline, il est proposé de s’intéresser aux acteurs de l’archéologie et à leur pratique quotidienne, en s'interrogeant en particulier sur l’existence d’une culture de métier en archéologie.

La journée d’études sera l’occasion de confronter différentes approches (archéologie, sociologie, syndicalisme, ethnologie, épistémologie).

 

Comité scientifique :
Olivier Blamangin (Inrap – UMR 8164 HALMA), Jean-Paul Demoule (Professeur émérite de Protohistoire européenne, ancien président de l’Inrap – UMR 8215 Trajectoires), Pascal Depaepe (Inrap – UMR 7194 Histoire naturelle de l’Homme préhistorique), Ingrid Sénépart (Division Archéologie de la Ville de Marseille – UMR 5608 TRACES)


Comité d’organisation :
Luc Vallin (Conservateur général du patrimoine, DRAC-SRA Hauts-de-France)
Thomas Byhet (Carte archéologique nationale, DRAC-SRA Hauts-de-France)

 

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