Travail à domicile et travail domestique sont souvent mêlés pour les femmes au sein du foyer. Cela implique des activités qui ne sont pas reconnues comme véritables activités professionnelles ni même rémunérées : les femmes travaillent par exemple aux champs de l'exploitation familiale tout en entretenant le foyer. Elles ne perçoivent pas de rémunération pour ces activités qui pourtant appelleraient un salaire si elles étaient exercées par un employé.
Les débuts de la société industrielle amènent des employeurs à se tourner vers cette main-d’œuvre exploitable à bas prix. En effet, embaucher des femmes et les faire travailler chez elles permet aux employeurs d'éviter d'investir dans des machines et de ne pas avoir de traces légales d'embauche et, par conséquent, de ne pas accorder un salaire fixe. Le risque d’une syndicalisation des employées est rendu moins important. Pour les femmes, cela facilite leurs obligations ménagères tout en leur octroyant un revenu complémentaire. Le nombre exact de travailleuses à domicile au XIXe siècle n’est pas connu car bien souvent ces "arrangements" n'étaient pas déclarés.
Le recours à l'emploi à domicile est fréquent dans l’industrie textile. La confection à la main ou à l’aide d’une machine permet d'avoir à disposition une plus grande proportion de main-d’œuvre féminine. Il est difficile de lister concrètement les différents secteurs du travail à domicile. On peut néanmoins citer la confection de coiffes, chaussures, vêtements, boîtes, bijoux, tapisseries, chaises.
Il faudra attendre le 10 juillet 1915 pour qu'une loi fixe l'obligation d'un salaire minimal aux ouvrières à domicile.