De l’eau dans le gaz ! Le moteur stationnaire Clément-Bayard
L’entreprise Clément (devenue plus tard Clément-Bayard) est réputée depuis 1878 pour la fabrication de ses vélocipèdes, puis dès 1896 de ses automobiles et enfin de ses dirigeables à partir de 1908.
Fondée par Adolphe Clément (1855-1928), un serrurier de profession, elle prend le nom de Clément-Bayard en l'honneur du chevalier Bayard, défenseur de la ville de Mézières. Ruinée par la Première Guerre mondiale et par l'impôt de guerre, l’entreprise est cédée à André Citroën, qu’Adolphe Clément avait aidé à ses débuts. La marque cesse d’être fabriquée en 1923.
Parmi les notes de son ingénieur Lucien Sabathier, on trouve un dépliant sur les moteurs stationnaires « Clément-Bayard, brevets Kromhout » datant de 1912.
Adolphe Clément comprend très tôt l’atout des licences et des brevets. Pour ses vélocipèdes, il devient en 1888 distributeur exclusif en France des nouveaux pneus Dunlop. C’est aussi avec les brevets de Panhard-Levassor qu’il se lance dans l’automobile dès 1897, de même pour les moteurs d’avion qu’il construit sous licence Lorraine Dietrich.
Plus connu pour ses moteurs d’automobiles, de dirigeables ou d’avions, Clément-Bayard a aussi construit des moteurs pour l’industrie. Il utilise en 1912 le brevet Kromhout, entreprise hollandaise spécialisée dans la propulsion navale, pour la construction de moteurs stationnaires. Ce dépliant vante ainsi les mérites de ce groupe électrogène constitué d’un moteur stationnaire à huile qui peut atteindre une force effective de 70 chevaux dans son option à 2 cylindres. Le brevet ne porte que sur une partie du mécanisme du moteur, plus précisément celle qui permet l’injection d’eau dans le carburant, processus découvert en 1901 par Pierre Clerget et qui permet d’augmenter le rendement de la combustion. Le savoir-faire et la réputation de Clément-Bayard font le reste !
D'Adolphe Clément, cet inventeur qui a révolutionné les transports français (cycles Clément, dirigeables Clément-Bayard, ou encore automobiles Clément-Gladiator), il reste peu d'archives. Mais les ANMT conservent le fonds professionnel de son ingénieur Lucien Sabathier. Donné aux Archives nationales en 1956, le fonds de cet ingénieur comporte d'une part des archives familiales et, d'autre part, des documents sur sa vie professionnelle. Ces derniers ont été transférés aux ANMT en 2000 alors que les documents familiaux sont restés aux Archives nationales. La partie "professionnelle" du fonds Sabathier couvre ses périodes chez Clément-Bayard et Renault. D'un volume de 1,11 ml, elle est riche de notes, rapports, croquis, catalogues de vente ou encore photographies de ses grandes réalisations. |