Des hommes, des trains : une histoire d’invention et de construction

2020 - Histoire du rail
Essais des théories d’Heilmann : photographie issue de l'album « Locomotive électrique n°2 dite 8001 », [1895-1897].

 

Tout au long des XIXe et XXe siècles, le génie des inventeurs et la force des ouvriers ont permis de créer, de construire et d’utiliser de nouveaux moyens de transports. Parmi eux, la locomotive : partons à la découverte de l’ingénieur Jean-Jacques Heilmann et de la Compagnie Fives-Lille.

Croquis de « Locomotive électrique », HEILMANN (J.-J.)

 

Essais de la locomotive électrique n°1 dite « Fusée électrique », [1893].

L’ingénieur Jean-Jacques Heilmann est l’un des premiers scientifiques qui s’intéresse, en France, à l’application de l’électricité dans la traction des trains. Il crée la première locomotive électrique dite la « Fusée électrique ». Considérée comme l’ancêtre des diesels actuels, cette locomotive combinait la traction vapeur avec une source d’énergie électrique destinée à commander les roues motrices électriquement plutôt que par l’intermédiaire des pistons et des bielles. En 1892, un premier prototype de cette locomotive est construit puis testé en 1894 sur la ligne Le Havre - Graville : le succès est immédiat et Jean-Jacques Heilmann est décoré de la légion d’honneur.

« Machine à percer les boîtes à feu des locomotives », album de 106 reproductions des ateliers de la Compagnie Fives-Lille [1910].

 

Si elles fonctionnent, les inventions sont ensuite mises en œuvre par des patrons d’industrie qui ont besoin d’usines et de main-d’œuvre. Construite en 1861, l’usine de Fives à Lille (Nord) connaît une rapide expansion grâce à la construction ferroviaire. Au début du XXe siècle, elle emploie 2 500 à 3 000 ouvriers et est déjà forte de la construction de 2 000 locomotives pour les compagnies de chemins de fer français et étrangers (Espagne, Russie, Brésil, Chine) mais également pour les industries minières et sucrières. Pour compenser les commandes irrégulières des compagnies, elle construit également des lignes de chemins de fer, notamment en Amérique du Sud.

« Bureau des études (1er étage) », album de 106 reproductions des ateliers de la Compagnie Fives-Lille [1910].

D’une superficie de 10 hectares, l’usine est équipée de bureaux d’étude et de plusieurs ateliers : chaudronnerie, machines-outils, fonderie. Le quotidien des ouvriers y est rythmé par les grandes opérations de dressage, traçage, perçage, cisaillage et montage des locomotives. Au cours de son existence, l’usine Fives-Lille diversifie ses produits et procédés de fabrication en se tournant vers de nouvelles technologies (électricité). En 1970, elle cesse son activité de production de locomotives.

Mise sur boggies d’une locomotive BB 13023 monophasée, destinée à tirer des wagons de voyageurs ou de marchandises (montage), [1950-1960].

 

 

 

 

 

 

 

Le fonds Fives-Lille conservé par les ANMT documente l’histoire de cette entreprise, fondée en 1861 par Schaken et Parent, et étroitement associée à la compagnie Cail avec laquelle elle finit par fusionner en 1958. Les archives des assemblées générales, de la comptabilité, du personnel et celles relatives à la production constituent l’essentiel du fonds, auquel s'ajoute une riche collection photographique. L’ensemble couvre une large période chronologique allant de 1845 à 1975.

Le fonds d’archives de Jean-Jacques Heilmann se compose de documents concernant l’inventeur et ses différentes recherches : photographies des inventions, croquis et dessins techniques, mémoires, brevets et coupures de presse de 1860 à 1913.

 

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