L’invention de la turbine à explosions et à action directe
Issu d’une lignée alsacienne d’inventeurs de machines textiles, l’ingénieur Jean-Jacques Heilmann (1853-1922) est le directeur des Ateliers de construction de Mulhouse et de la Société industrielle des moteurs électriques au Havre. S’il y crée entre autres des machines à vapeur à tiroirs, des métiers circulaires à tisser et un système d’humidification des salles des filatures prévenant des incendies, il est plus connu pour être l’inventeur de la Fusée électrique, la locomotive électrique qui détrône en 1894 la locomotive à vapeur. Il ne cesse d’inventer jusqu’à la fin de sa vie des moteurs et autres accumulateurs, dont il dépose les brevets dans le monde entier.
Un siècle après l’invention du moteur à explosion par le Suisse François Isaac de Rivaz, il met ainsi en évidence en 1910 que les turbines à explosions de l’époque ne sont pas réellement « à explosions » mais plutôt des turbines à gaz. C’est pourquoi il dépose en France un brevet décrivant une vraie turbine à explosions pouvant utiliser n’importe quel carburant. Il perfectionne son brevet principal en 1913 et le dépose aussi en Suisse, au Danemark, en Russie et en Hongrie.
De l'invention de Jean-Jacques Heilmann qui révolutionna les équipements industriels, il subsiste une série de brevets déposés en France et à l’étranger ainsi qu’un plan manuscrit. Ces documents ont été acquis par les Archives nationales du monde du travail en 2005 auprès des descendants de Jean-Jacques Heilmann. Ils accompagnent les dossiers de ses autres inventions et recherches (croquis, plans, photographies, etc.) sur une période allant de 1860 à 1913 : le tout représente 1,20 ml de documents. |