

Un parchemin de 1435 : le plus ancien document des ANMT
2025 - Trésors d'archives
De part leur vocation même – sauvegarder et mettre en valeur les archives des acteurs économiques et socio-professionnels français – les ANMT conservent peu d’archives datées d’avant la Révolution industrielle. La grande majorité des fonds d’archives dans nos magasins concernent les 19, 20 et 21e siècles.
Ce parchemin du 15e siècle, écrit en ancien français, est donc particulièrement original dans nos fonds…
Comment est-il arrivé là ?
Ce document provient du fonds " Marine-Firminy" et plus précisément du sous-fonds de la Société anonyme des mines de fer de Baburet.
Un peu d'histoire ?
Les mines de Baburet (Pyrénées-Atlantiques), exploitées dès l’Antiquité, prennent véritablement leur essor pendant la Guerre de Cent ans (1337-1453), quand les rois de France et en particulier Louis XI favorisent par le biais de plusieurs ordonnances le développement de l'industrie minière et métallurgique dans la région pyrénéenne. Comme la forge de Louvie fondée vers 1512, elles sont exploitées par les seigneurs de Louvie et leurs descendants jusqu’en 1906. Plusieurs sociétés se succèdent entre 1906 et 1923 avant que la Société des mines de Baburet n'acquière définitivement la mine. Modernisée et dotée de son propre réseau ferré entre 1928 et 1930, afin d'acheminer le minerai jusqu'à la gare de Coarraze-Nay, elle doit fermer en 1962 à la suite de l’épuisement progressif du filon. Sa liquidation n’est effective qu’en 1999.
Les archives conservées au sein du fonds de la Société des mines de Baburet illustrent pour l’essentiel l’activité de la mine entre 1924 et 1999. Néanmoins, s’y trouve également un dossier de titres plus anciens remontant au temps de l’exploitation seigneuriale. C’est de ce dossier dont est issu le plus ancien document des ANMT.
Quelles informations peut-on trouver sur ce parchemin ?
Il s’agit d’un acte de vente en langue occitano-béarnaise, datant du 29 janvier 1435, de la viguerie d’Asson par Aramondine de Claverie à Johan de Boelh de Nay, pour 107 écus d’or. Ce document a pu être utilisé dans des querelles entre les seigneurs qui possédaient la mine et le pouvoir municipal au sujet des terres alentours, notamment pour prouver des droits sur ces dernières.
L’acte est rédigé sur un parchemin mesurant 32 x 37,5 cm. Le parchemin est une peau de bête (généralement de mouton) traitée spécialement pour servir de support à l'écriture. Au Moyen Âge, il est utilisé pour tous les actes importants, avant la généralisation de l’usage du papier. Sa solidité lui permet de traverser les siècles.
Il a été précieusement conservé par les différents propriétaires de la mine et a ainsi traversé les époques.
Voir la transcription et traduction partielle du document, réalisée par M. Dominique Bidot-Germa, maître de conférences en histoire médiévale (Université de Pau et des Pays de l’Adour) en 2016.
ANMT 2014 41 67, Marine-Firminy (inventaire en ligne)