Les années 1920 et les Trente Glorieuses s’inscrivent dans un contexte d’après-guerre marqué par un important besoin de main-d’œuvre afin de reconstruire le pays et de relancer son économie. Au cours de ces deux périodes, les acteurs politiques et économiques optent pour un recours massif aux travailleuses et travailleurs étrangers, qui se traduit par la conclusion d’accords bilatéraux passés entre les autorités françaises et celles des pays pourvoyeurs. Dans les années qui suivent la Grande Guerre, le gouvernement se tourne vers la Pologne, l’Italie et la Tchécoslovaquie. Les années 1960 sont ensuite marquées par une multiplication des traités : avec la Tunisie, le Maroc, le Portugal, la Turquie, la Yougoslavie ou encore l’Algérie.
Ces accords s’accompagnent parfois de la mise en place de structures chargées de faciliter l’arrivée des populations étrangères comme le FAS (Fond d’action sociale). Créé en 1958 pour les travailleurs musulmans d’Algérie (qui étaient alors citoyens français), son action fut ensuite orientée vers l’accueil des travailleurs immigrés de toute nationalité.