La question du logement est l’un des principaux problèmes auxquels sont confrontés les ouvrières et ouvriers immigrés au moment de leur arrivée dans le pays d’accueil. Du milieu du XIXe siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale, beaucoup comptent sur la solidarité de parents ou de compatriotes ayant tenté avant eux l’aventure de l’émigration et se regroupent dans les bas-quartiers et les rues à garnis, chambres meublées bon marché.
Après la seconde guerre mondiale, dans un contexte d’augmentation des arrivées, de nombreux immigrés, les travailleurs isolés en particulier, trouvent refuge dans des quartiers informels situés en périphérie des grandes villes de France. Afin de faire disparaître ces bidonvilles, les pouvoirs publics s’engagent alors dans une politique de création de foyers d’accueil, menée notamment par la Société nationale de construction de logements pour les travailleurs algériens (SONACOTRA), créée en 1956. Des associations proposent également un accompagnement et même parfois un hébergement aux nouveaux venus, l’ADATERéLi dans l’agglomération lilloise par exemple. Malgré ces actions, au début des années 1970, l’habitat précaire concerne encore plus de 10 % des personnes d’origine étrangère. Le provisoire tend ainsi, pour certains, à devenir permanent.