Aux XIXe et XXe siècles, le destin professionnel des enfants d’ouvriers immigrés se caractérise par un phénomène de reproduction sociale très marqué. Une étude menée au début des années 1950 montre par exemple que parmi les ouvriers italiens du bâtiment de la région parisienne, plus de la moitié des représentants de la deuxième génération sont eux-mêmes devenus ouvriers. L’école républicaine, qui est censée être le moyen privilégié pour lutter contre ce déterminisme social et culturel, a parfois pu effectivement jouer ce rôle. Les statistiques révèlent néanmoins des parcours scolaires et des insertions professionnelles difficiles pour une majorité d’enfants d’ouvriers immigrés. Cela tient moins à leur origine étrangère qu’à leur origine sociale, les enfants d’ouvriers français se heurtant à des problèmes comparables.