Le XXe siècle fut marqué par une demande sociale accrue en matière de contrôle des étrangers, particulièrement pendant les périodes de crise qui s’accompagnèrent de mesures de fermeture du marché du travail. Pendant la Grande Dépression, la loi du 10 août 1932 "protégeant la main-d’œuvre nationale" fixait par secteurs d’activité un pourcentage maximal de travailleurs immigrés. Ces dispositions se traduisirent par des licenciements massifs qui obligèrent parfois les ouvrières et ouvriers étrangers à retourner dans leur pays d’origine. La communauté polonaise fut particulièrement touchée : alors qu’ils étaient 501 000 en France en 1931, on ne comptait plus que 423 000 Polonais en 1936.
Cette législation fut accueillie par des protestations du patronat industriel, en particulier dans le secteur minier où les travailleurs étrangers représentaient une part souvent considérable et difficile à remplacer de la main-d’œuvre employée.