L’arrivée des familles d’origine étrangère se déroule souvent en plusieurs étapes. C’est d’abord le conjoint qui se rend dans le pays d’accueil afin de chercher un travail. Il est parfois rejoint par sa femme et, s’il en a, ses enfants. On parle au sujet de cette deuxième phase de "regroupement familial". C’est d’ailleurs ce type de flux qui devient majoritaire à partir des années 1970, au moment où les pouvoirs publics décident de réduire et même suspendre (en 1974) l’immigration de travail salarié. En tout cas, avec l’arrivée de la famille, la question du logement se pose de manière plus aiguë encore.
Avant la seconde guerre mondiale, certains ménages étrangers parviennent à échapper aux formes les plus précaires d’hébergement grâce à la construction de cités ouvrières relevant d’initiatives privées. Elles vivent alors dans un logement individuel dont il leur est même parfois possible de devenir propriétaires. Au début des Trente Glorieuses, la politique menée par l’État vise en priorité les travailleurs isolés, les familles devant souvent se contenter d’habitations à caractère provisoire. Il faut attendre les années 1970 pour que les pouvoirs publics prennent des mesures afin d’assurer l’accès des travailleurs étrangers aux HLM (habitations à loyer modéré) qui peuvent prendre la forme de barres d’immeuble, mais aussi de lotissements.