Les premières décennies de l’époque industrielle furent marquées par l’utilisation de tout jeunes adolescents et même d’enfants. Cependant, à partir du dernier quart du XIXe siècle, des lois commencèrent à retarder et limiter leur emploi de façon significative. Celle de 1874 interdit le travail avant 12 ans. Le développement de la politique scolaire repoussa ensuite cette limite à 13 ans (1882), puis 14 ans (1936) et enfin 16 ans (1959). Malgré ces mesures, on relève dans certaines archives d’entreprises la présence de très jeunes travailleurs étrangers.
À l’autre bout du spectre de l’âge, en raison de l’extrême pénibilité des tâches accomplies par les ouvriers, les carrières s’arrêtaient relativement tôt. La loi du 29 juin 1894 permit par exemple aux mineurs français et étrangers de prendre leur retraite à partir de 55 ans. Celle du 22 mars 1910 prévoyait le versement d’une pension aux ouvriers et paysans à partir de 65 ans, avec cependant quelques restrictions pour les étrangers. Mais malgré ces départs relativement précoces, les travailleurs immigrés terminaient leur carrière prématurément usés par plusieurs décennies d’un quotidien de dur labeur. Un certain nombre d’entre eux n’atteignaient jamais l’âge de la retraite.