L'industrialisation de la production charbonnière a généré des emplois extrêmement nombreux, mais très rudes : la descente au fond est une épreuve. Le bruit, la chaleur, la poussière sont le quotidien des travailleurs du fond qui jouissent paradoxalement d'une grande considération en bravant tous les dangers. Par sa force et surtout son expérience, le mineur du fond peut espérer de véritables évolutions de carrière.
Avide de main-d'œuvre, le secteur charbonnier, à la fin du XIXe siècle, emploie plus de 110 000 ouvriers, dont la grande majorité travaille au fond : les emplois au jour concernent à peine 30 000 personnes. En 1930, le personnel ouvrier total s'élève à 300 000. La moitié de cet effectif est composée de travailleurs immigrés : dès avant la Première Guerre mondiale, et pendant tout le XXe siècle, le recrutement à l'étranger permet de compléter les effectifs. Femmes et enfants sont aussi descendus au fond, même si des réglementations ont tenté de limiter cette pratique.
Pour augmenter le rendement de leurs ouvriers, les patrons cherchent à améliorer leurs conditions de vie : des ouvriers en bonne santé, habitant à proximité des puits, sont plus efficaces au travail. C'est la raison pour laquelle le paternalisme s'est développé si fortement dans le monde de l'exploitation du charbon. Le regroupement des ouvriers dans les cités minières a favorisé l'apparition d'une culture de la mine, et en particulier d'une culture des pratiques collectives.
Les documents présentés dans les pages suivantes témoignent de ces différents aspects : pénibilité du travail au fond, diversité des tâches, mais aussi confort des habitations, pratiques sportives et musicales, solidarité d'une population soudée autour de l'activité charbonnière.