Pierre Semard (1887-1942) est le fils d’un ouvrier d’entretien des chemins de fer et d’une garde-barrière. Figure emblématique de l'action syndicale et patriotique des cheminots, il débute en tant qu'employé aux écritures des chemins de fer, puis entre au secrétariat du chef de gare de Valence en 1912 où il devient militant syndical. Dès 1919, il s'impose comme le leader syndical des cheminots drômois puis assume très vite des responsabilités nationales. Le 8 mai 1920, il est révoqué par la compagnie du PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) pour faits de grève et devient gérant de la coopérative des cheminots. En 1921, il est élu secrétaire général de la Fédération CGT des cheminots et quitte Valence pour Paris où, bien que restant essentiellement un syndicaliste cheminot, il joue un grand rôle dans la fondation de la CGTU (Confédération générale du travail unitaire) dont il prendra la tête en 1934. Plusieurs fois emprisonné au cours de sa vie en raison de son engagement politique et révolutionnaire, il est fusillé en 1942 par l'occupant allemand, à titre d'otage.
Suzanne Bureau (1905-1985), militante de terrain, joue un rôle important à l’échelle locale comme nationale. Garde-barrière de métier, elle s’est engagée politiquement toute sa vie. Adhérente au Parti communiste français puis déléguée des gardes-barrières pour le réseau de l’État, elle s’implique aussi dans la Résistance avant de se consacrer à partir de 1947 pleinement au syndicalisme. Elle est la première femme élue au conseil national de la Fédération CGT cheminots. Parallèlement, elle devient maire de la commune de Vernouillet puis s’installe à Saint-Germain-en-Laye.